Sardaigne Rally Race - Etape 2 - Choc thermique.

Deux spéciales au menu de la deuxième journée du Sardaigne Rally Race. Deux secteurs diamétralement opposés tant par le terrain que par les conditions météorologiques qui se sont transformées en quelques heures de chaleur estivale (environ 36°), à pluie torrentielle (19°).

Du bord de mer à Pula aux hauteurs de Fordongianus, l’étape la plus longue des cinq étapes qui composent cette 8ème édition, ont offert aux acteurs une forte poussée de bas en haut, du niveau de la mer à la hauteur d’une montagne qui surplombe cette île paradisiaque. Le bivouac est planté dans les superbes jardins du Grand Hôtel Terme, à quelques encablures de Fordongianus, site caché dans la verdure où, il fait bon se détendre et bénéficier des nombreux services proposés par « l’acqua al centro » (finess, sport, bains intérieur et extérieur, aquagym, remise en forme, relaxation, sauna, spa, soins de beauté…).
Mais, la caravane du Sardaigne Rally Race dispose de peu de temps pour se laisser aller… La troisième étape de demain entre Fordongianus et Sa Itria occupe tous les esprits. Elle sera marathon, comme le veut la tradition ! Avant de s’attaquer aux deux prochains secteurs sélectifs de 100 km et de 108 km, les deux de ce jour dégageaient du caractère, comme le souligne l’élégant Marc Coma, leader du Championnat du Monde et actuel 2ème du général.
« Plus difficile qu’hier » avoue le Catalan. « Avec la pluie venue s’inviter sur la spéciale 2, cela a changé totalement le terrain et, l’allure du classement. Les pilotes d’enduro furent à la fête, ils ont pu s’exprimer très librement en mettant leur pratique au grand jour. Quant à moi, pas de souci sur la KTM, bonne journée globale mais plus rude que la veille ! »



L’analyse de Coma sonne très juste. Joan Pedrero, l’Espagnol revenu chez Sherco, s’est adjugé les deux secteurs sélectifs. Comme la veille et sans pénalité pour excès de vitesse, cette fois. Il enchaîne les ‘scratch’ en jetant sur la piste toute la déception qui l’habitait ce matin au départ. Trois victoires d’étape sur trois spéciales disputées : « Full gaz ! » a-t’il résumé. « C’est fichu au général, alors mon objectif est de remporter toutes les spéciales, du moins le maximum. Moto parfaite, par d’erreur de navigation… Je suis super heureux ! »
Un nouveau leader aussi au général, Alessandro Botturi sur Yamaha. Ce n’est une surprise pour personne ! Vainqueur de l’édition 2014, cet italien taillé comme un roc, s’est construit en enduro et met en pratique son expérience sur le rallye-raid qui le passionne depuis quatre saisons. « Les difficultés n’ont pas manqué durant la journée et la spéciale 2 s’est montrée plus technique que je ne le pensais avec des montées et des descentes assez raides. J’ai pris du plaisir au guidon de ma Yamaha super compétitive contrairement à la veille en partant loin, j’ai mangé beaucoup de poussière. Je n’ai gagné aucune spéciale mais, je prends la tête du rallye, je suis heureux. »



Pour ceux qui penseraient que l’Italien connaît le parcours lui permettant de réaliser de telles performances, il remet les pendules à l’heure : « Je viens souvent rouler en Sardaigne avec mes copains. Je connais mieux le Nord de l’île que le Sud… Je conseillerai à ceux qui l’aime de venir y rouler, c’est un super entraînement… »
Jocopo Cerutti sauve l’honneur pour Honda. Septième et sixième de la spéciale, c’est à la troisième qu’e l’Italien se retrouve propulsé après une journée sans problème contrairement à Paulo Gonçalves (HRC Honda) parti jardiné avec Ruben Faria (KTM) durant de nombreuses minutes dans le secteur 2. Ce qui coûte très cher au leader de la veille qui pointe à la 16ème place du général ce soir, il ne souhaitait pas s’étendre sur le sujet à son arrivée.
Le jeune Monléon sur KTM, 5ème, élève que Marc Coma (39 ans en octobre) fait grandir en pensant à sa succession, éblouie par ses prestations depuis deux jours. Le môme apprend vite et progressivement, il en surprend plus d’un !
Un français s’est démarqué aujourd’hui comme sur le prologue: Rodrig Thain (Husqvarna) du Team Casteu ! « Je me suis beaucoup moins énervé que la veille » reconnaît-il pour expliquer sa 3ème place dans la spéciale 2. Cela lui permet d’effectuer un bond de douze places au classement général . Une 20ème place qui satisfait pleinement le boss de l’équipe, David C Casteu (KTM) lui-même 10ème du général.
Dans le ‘top 10’, apparaissent le vainqueur du prologue Matthias Walkner (4ème) en souci avec son dérouleur de book dans la spéciale 1, Helder Rodriguez (Yamaha, 6ème), Jordi Viladoms (KTM, 7ème), et le premier français, David Casteu (KTM, 10ème).
L’Italien Manuel Luchese (Yamaha), 14ème au général se montre très à l’aise sur les pistes sardes. Comme Botturi, il vient souvent jouer en Sardaigne « et cela porte ses fruits, surtout sur le plan de la navigation même si je commets toujours des fautes ! » précise-t’il.



Au soir de cette deuxième étape, aucun pilote ne s’enflamme. Il reste trois dures et longues journées, avec beaucoup de navigation et de nombreux pièges qui guettent ceux qui manquent de concentration. San Téodoro ce sera jeudi, la Place du Centre Ville et les paillettes pour les plus méritants et celui qui remportera le Dakar Challenge, l’engagement gratuit pour le Dakar 2016.