Neels Theric nous parle des Bajas : des courses au format de mini rallye-raid, parfaites pour s'entraîner en alliant vitesse et lecture de roadbook.
Originaire d'Aix-en-Provence 📍, Neels a d'abord commencé sa carrière dans le sport par le vélo, notamment le vélo de descente et le trial, avant de se plonger dans l'univers de la moto, influencé par son père, un fervent amateur de rallyes.
Neels a rapidement gravi les échelons, participant aux compétitions d'enduro au niveau national et international. Ses exploits lui ont valu le titre de champion de France junior 🏆️ et une place sur le podium du championnat d'Europe. Aujourd'hui, après s'être tourné vers le rallye-raid, il se distingue par sa participation à des événements prestigieux, y compris son premier Dakar en 2023.
👉️ Dans cette interview, Neels nous partage son parcours et ses expériences lors de compétitions de Baja, une catégorie qui lui tient particulièrement à cœur. Voici donc ses conseils 💡 sur cette discipline.
🏁 Quel est ton projet dans le rallye-raid ?
Neels Theric : "Suite à mon premier Dakar, où j'ai terminé 18e et 5e dans la catégorie rallye 2, j'ai décroché un contrat avec l'usine chinoise KOVE Moto, avec laquelle je suis engagé depuis mars 2023. L'année dernière, j'ai participé au rallye de Chine, à la Baja d'Aragon, au Rallye du Maroc, Sonora Rallye au Mexique 📍 et au Dakar. En 2024, j'ai gagné le Rallye de Chine 🏆️ toujours avec KOVE, et terminé 4e à la Baja d'Aragon. Je suis sous contrat avec KOVE jusqu'après le Dakar 2025, et mon objectif est de continuer à travailler avec eux sur le long terme pour développer leurs motos de rallye, qui seront ensuite vendues aux clients."
🤔 C'est quoi une Baja ?
Neels Theric : "Une course de Baja est un intermédiaire entre l'enduro et le rallye-raid. J'ai commencé par ces courses parce qu'elles comportent peu de navigation. L'organisateur fournit systématiquement un roadbook ou une trace GPX à suivre, mais ce n'est pas obligatoire, car les intersections des spéciales sont fléchées ⬆️. La plupart des Baja se déroulent en Europe 📍, sur des pistes bien visibles, et non dans des déserts ouverts comme on peut les trouver en rallye. Les spéciales sont généralement plus courtes, entre 100 et 250 km, avec une ou deux spéciales par jour, et la durée des courses est de deux à trois jours maximum."
👉️ L’exemple de la Baja d'Aragon :
Neels Theric : "Pour ma part, j'ai une tablette sur la moto, sur laquelle je mets le GPS au lieu du roadbook. À la Baja d'Aragon, j'ai roulé avec la trace GPX, et je suis classé de la même manière que ceux qui utilisent un roadbook. Certains pilotes utilisent le roadbook, mais il y en a de moins en moins ❌️, car tout le monde a un petit GPS, comme un Garmin. Personnellement, j'utilise une tablette qui me permet de mieux visualiser la trace GPX, assurant ainsi que je suis sur la bonne piste, notamment lors des liaisons."
🙋♂️ Est-ce que tu le conseillerais à des personnes qui veulent débuter en rallye et tester un peu le roadbook ?
Neels Theric : "C'est intéressant, car le coût est inférieur à celui d'un rallye-raid. La durée de course est également plus courte, généralement deux à trois jours. Le roadbook constitue une bonne entrée en matière, car tu ne peux pas vraiment te perdre comme dans un vrai rallye-raid, la trace étant bien visible et balisée à certains endroits 🛣️ . Cela permet d'aborder des notions importantes ✅️, comme la gestion des dangers et les prises de cap. Cela permet de superposer les deux, afin de se familiariser avec le roadbook tout en ayant la sécurité de ne pas se perdre."
🗞️ Côté réglementation par rapport au rallye, quelle licence faut-il pour participer ?
Neels Theric : "Il faut une licence FIM internationale ou un timbre avec une licence FFM, ainsi qu'une licence pour une manifestation internationale. C'est ce que j'ai fait au début : j'avais une licence FFM pour ma première Baja et j'ai pris un timbre pour la course, ce qui coûtait environ 240 € à l'époque. Cela permet d'éviter de payer pour une licence internationale, qui coûte plus de 1 000 € 💰️."
🏍️ En termes de réglementation pour les motos ?
Neels Theric : "C'est comme en rallye : il y a une catégorie jusqu'à 450 cm³ maximum ⚠️. En catégorie FIM, c'est la cylindrée maximale à ne pas dépasser. Certains pilotes roulent avec des motos de 350 cm³, 4 temps, par exemple des motos d'enduro modifiées. En dehors de cela, on peut rouler avec une moto d'enduro ou une moto de rallye, peu importe, à condition de respecter la quantité minimale d'essence à emporter pour une certaine autonomie. Il existe aussi une catégorie trail et maxi-trail."
💡 Quelles seraient tes conseils pour quelqu'un qui veut débuter en rallye ?
Neels Theric : "Pour débuter en rallye, il est souvent conseillé de commencer avec une moto de cross ou une moto d'enduro. Faire du roadbook en France est une bonne manière de se familiariser avec le lexique et les informations qu'on peut y trouver sur un terrain connu. Commencer avec son roadbook est important, puis participer à une Baja est l'idéal. Cela permet de faire l'expérience des pistes plus rapides. Il est bon de commencer par des Baja avec une moto d'enduro que l'on connaît bien, puis d'évoluer vers un rallye.
Personnellement, j'ai commencé par le Tunisie Desert Challenge, qui est un véritable rallye de 8 jours avec 8 étapes, et 8 vraies spéciales dans le désert. C'est un petit rallye par rapport à d'autres comme le Dakar, mais il est très accessible. Ces rallyes durent presque 8 jours, et le prix est compétitif par rapport à d'autres, comme le rallye du Maroc, qui ne dure que 5 jours. On utilise le même matériel que sur les grands rallyes FIM, comme les 📲 GPS ERTF, ce qui est top pour se familiariser en vue de la suite. 👉️ C'est un parcours étape par étape : d'abord faire du roadbook en France ou en Europe, puis des Baja pour la vitesse, et enfin aller dans le désert."
Merci Neels pour cette interview !
📆 Prochaine étape : le Rallye du Maroc, nous te souhaitons une belle course 😎 !