[Cycling] Il nous raconte son aventure : Biking Man Euskadi 2021 !

BikingMan Corsica Cycling

106 aventuriers ont pris le départ de cette première édition du Biking Man Euskadi !

Au cours d'une boucle de 1 000 kilomètres autour des Pyrénées et du Pays Basque français, ils ont dû faire face à plus de 23 000m de dénivelé positif et des ascensions présentant régulièrement des pourcentages supérieurs à 15%.

Dominique Robin nous partage son aventure.

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1er jour

Départ 5H00 d'anglet, Arrivée à Arudy 20h30 comme planifié avec 255 kms à 20 km/h de moyenne et 3820 M de D+.
12h30 de pédalage pour un total avec les arrêts de 15h30.
Très grosses chaleurs avec plus de 40 degrés dans le cols du Pays Basque sur des pentes impressionnantes de plus de 18 % comme après seulement 90 kms sur l'artzamendi, Du jamais vu pour nous.
Artzamendi, comme Sustary en fin de parcours, c'est hyper difficile.
Donc des cyclos font déjà de la marche à pied dans ces gros dénivelés ...mais pas nous pour le moment.
Et bien sûr déjà des abandons.
Frayeur pour mon coéquipier Patrice qui a des débuts de crampes mais qui a tenu.
A court d'eau avant Arudy, arrêt dans une ferme ou l'on fera le plein d'eau fraiche avec un peu de sirop. Très sympas les habitants !
Nous réalisons l'ampleur de ce qu'il nous reste à faire après cette très grosse journée qui laissera des traces et notamment des irritations dues à la selle qui nous pénaliseront énormément le reste des autres jours

Demain départ plus tôt a 4h00 afin d'arriver à Luz Saint Sauveur si tout va bien vers 18h30.

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2ème jour

Départ sur les vélos à 4h00 du matin après un bon petit déjeuner préparé la veille par l'hôtel mais seulement 4 heures de sommeil

Premier col Spandelles de nuit et nous réalisons que nous n'avons plus de forces dans les jambes.
En fait, la chaleur de la veille nous a pompé beaucoup d'énergie et les quelques heures de sommeil n'ont pas réussi à recharger les batteries.
Nous décidons donc de nous mettre en mode "survie" et de gérer avec la forme du moment en adaptant les vitesses.
Mais mon moral en prend un coup. Patrice est un peu mieux et on se remotive pour la suite.
Nous allons dépasser un concurrent qui monte à pied en poussant le vélo dans ce col car complètement déshydraté par manque de planification ravitaillement en eau la nuit. C'est pourtant lui qui a tracé le parcours avec l'organisation et il habite dans la région, comme quoi, la chaleur peut faire perdre la notion de réalité ...
Un autre aussi à pied de nuit dans ce col qui espère rejoindre Argelès Gazost pour arrêter alors qu'il a eu une insolation et vomit sans arrêt.
Levé de soleil magnifique en haut de Spandelles et stop à Argeles Gazost pour un Petit déjeuner et refaire les pleins d'eau ( nous consommons environ 1,5 Litres pour 3 à 4 heures en température basse )
De nouveau stop déjeuner 4 heures plus tard à Bagnères de Bigorre ou nous rencontrons un concurrent qui abandonne car ne se sent plus capable de monter le Tourmalet après avoir pourtant fait les cols de la Palomières, Coupé et Aspin. Plus d'énergie non plus et il repart en train par Lourdes.
Nous nous engageons donc sur la suite avec ces cols Palomières, Coupé et Aspin pour terminer par le Tourmalet et de nouveau la chaleur, même inférieure à 40 degrés, rend la fin difficile.
Je découvre donc moi aussi avec mon binôme Patrice la marche à pied en poussant le vélo sur quelques centaines de mètres avant de rejoindre notre premier CP1 à la Mongje.
Plus de jus et un red bull, sponsor de l'organisation, va nous aider à terminer les 3 derniers kms d'ascension avant de faire une descente rapide en 25 minutes pour moi à la tombée de la nuit pour rejoindre notre Hotel à Luz. Saint Sauveur à 20H30.
Pointe de vitesse en descente à 88,1 kms avec ce vélo chargé et je ferai les formalités plus douche avant que Patrice me rejoigne, plus "précautionneux" dans les descentes :)

Avec un bilan de 204 kms, 4836 m D+ et 13,5 de pédalage, nous accusons la fatigue bien qu'ayant pris plus de pauses dans la journée que planifié.
Surtout nous sommes à une moyenne de 15km/h pour 17 km/h planifié.

Demain sera crucial car nous attaquons notre plus grosse journée en terme de D+

3ème jour

Départ avancé à 3 heures du matin après 3,5 heures de sommeil...
et nous rejoignons les pentes du Soulor par des petites routes de nouveau avec fort dénivelé.
Ascension des cols du Soulor et Aubisque pour arriver aussi au lever du jour au sommet à 7h30. Magnifique en droit !
Descente puis petit déjeuner réparateur et plein d'eau à Laruns ou nous attendent maintenant les gros morceaux de la journée: les cols de Marie Blanque, Ichères, Labays, Hourcére, Soudet, Pierre Saint Martin.
Et le plan va déraper car durant l'ascension du Labays à une vitesse de 5 à 6 km/h, nous réalisons que nous serons incapable de monter le soir les autres cols pour rejoindre notre Hotel réserevé en Espagne à Isaba.

Il nous faut absolument nous reposer et dormir plus longtemps car nous n'avons plus assez de force.
Nous trouvons un Hotel à Arudy que nous rejoignons vers 16H30.
Sieste de 1h30 avant de diner, diner tôt et décision de repartir à 3 heures du matin le lendemain.
Au total, 6h30 de sommeil, notre plus grosse nuit depuis le départ.
Très sage décision, car des trombes d'eau s'abattent vers 18 heures et de nombreux concurrents engagés dans le col de la Hourcère vont y vivre l'enfer !

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4ème jour

C'est une grosse journée car ce qui n'a pas été fait la veille est à faire ce jour là ...
Ascension difficile de nuit des cols de la Hourcère, Soudet et la Pierre Saint Martin (au total 4h30 pour ces 1500 m de D+) pour une belle descente au levé du jour en Espagne pour rejoindre Isaba, notre ville étape ou initialement nous devions passer la nuit.
Nous rencontrons en Espagne des concurrents qui ont roulé toute la nuit sous l'orage et dormi dehors. Ils ne sont pas frais du tout mais encore assez jeune pour récupérer plus vite.
Ceci étant, les abandons s'accumulent chaque jour !
Tout n'a pas été perdu pour nous car petit déjeuner à 7h30 pris dans l'hôtel Espagnol à Isaba avant de repartir pour l'ascension du Port de l'Arrau sous un soleil plus clément avant de retrouver la grisaille cette fois côté français.

Plein d'eau puis l'ascension du plus redouté col de Bagargui pour arriver à Iraty et faire notre deuxième pointage CP2.
Beaucoup d'arrêt dans ce col abominable en terme de pente et bien sûr, presque tout le monde marche en poussant le vélo sur les portions les plus raides

Pointage à CP2 vers 12 h00 ( avec 5 heures d'avance uniquement sur la barrière horaire).
L'organisation propose un plat de pates et autres afin de reprendre gout à la vie :)
Beaucoup de concurrents décident aussi de profiter de couchages sommaires dans ce chalet pour se refaire mais nous suivons notre plan de route qui est de continuer pour rejoindre le ferme ithurburia au fin fond du pays basque.

Nous ne savions pas encore qui nous n'y parviendrions pas...
La suite après CP2 a été très compliquée car beaucoup de pentes très, trop raides même si ce n'était pas des cols mais une vitesse trop faible d'ascension et des haltes fréquentes pour reprendre notre souffle.
En parlant de souffle, nous avons découvert depuis le jour 2 que notre rythme cardiaque ne montait plus au delà de 125/130 , je pense limitation du fait de notre fatigue musculaire.
Arrivée à Esterençuby vers 19h30, il ne reste plus que 22 kms mais nous découvrons qu'il y a 900 mètres de D+ pour y arriver.
De nouveau, nous changeons de stratégie et décidons de ne pas tenter et de se reposer dans un hôtel sur le bord de notre tracé ou j'avais passé une nuit lors de ma traversée des Pyrénées il y a 2 ans.
Problème majeur, plus de place à l'hôtel.
Il nous était inimaginable de dormir dehors et après de bonnes négociations, l'hôtel acceptent que nous dormions sur des canapés à l'entrée dans la mesure ou ne repartions très tôt le lendemain matin.

Dans cette phase, nous comprenons que le seul moyen de rallier l'arrivée le lendemain comme prévu est de partir encore plus tôt que d'habitude en se levant à minuit 30 après seulement 2 heures de sommeil.
Pas de douche, mais l'hôtel nous avait préparé un petit déjeuner et des sandwich.

5ème et dernier jour

Pour rajouter un peu de difficulté, il se met à pleuvoir et c'est donc de nuit sous la pluie basque (pour ceux qui connaissent) que nous allons vivre ce qui sera je pense la plus dure de nos journées de roulage.
Un environnement austère au milieu de nulle part, des petites routes sinueuses, défoncées, glissantes et hyper pentues sur les renforts du pays basque.
Nous nous arrêtons souvent pour se couvrir dans les descentes, se découvrir dans les montées, se reposer, dormir un peu. Patrice ne se sent pas bien et en a franchement marre.
Moi j'ai retrouvé un meilleur moral et me dis que même à 4 pattes, on terminera cette course...
Durant ces 6 heures de roulage de nuit nous croiserons des blaireaux (des vrais !) hérissons et de nombreux troupeaux de moutons ou vaches qui dorment sur la route.
Je chute dans une descente et me râpe bien le côté droit mais pas de dégât sur le vélo à part le dérailleur qu'il a fallu rebricoler.
Nous sommes trempés, épuisés, plus eau dans les gourdes et transis de froid.
Pas une âme qui vivent jusqu'à 11 heures de matin ou nous rejoignons enfin le village d'Urepel ou un bar va prendre sein de nous.
Chocolat chaud, plein d'eau, omelette maison avec jambon, fruit et café. Et aussi un bon journal sur le ventre pour éponger nos vêtements et éviter de prendre froid pour la suite.
D'après mes calculs et avec la moyenne désastreuse de cette nuit et matinée dantesque, nous prévoyons d'arriver 5 heures plus tard que prévu (donc vers minuit) mais toujours dans les délais impartis ( 5 heures du matin le Samedi).

Heureusement, le profils et les routes se sont améliorées et notre moyenne augmente. Nos avons diminué aussi les arrêts.

Dernière frayeur à 80 kms de l'arrivée ou un rayon de ma roue arrière casse. Gros voilage de la roue et je dois diminuer le rythme et les contraintes sur la roue pour ne pas casser d'autres rayons et la roue complète.
Mais ça va tenir et nous arrivons enfin à Anglet après 110 Heures 37 minutes et avant le repas des finishers prévu à 20 Heures avec les concurrents et l'organisation !

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Le classement

  • Clément CLISSON (1er homme solo et1er au classement général)
  • Nathalie BAILLON (1st femme solo et 7ème au classement général)
  • Florent GENDRON Camp; Julien RENAUDIN (1er binôme et 21ème au classement général)

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