[Vidéo] Rallye-Raid- Rallye du Maroc - Chegagga et le marchand de sable…

Trônant fièrement aux confins de la frontière algérienne et toisant de ses majestueuses dunes couleur ocre la vaste étendue plane et salée du lac Iriki, l’erg de Cheggaga se présentait comme le plat de consistance de cette 4e étape du Rallye OiLibya du Maroc. Et, question de corser encore un peu le menu du jour, les organisateurs proposaient aux équipages d’attaquer cet ‘Himalaya’ par sa face la plus inconnue… Jakub Przygonski (KTM 450 n°6) en moto et Krzysztof Holowczyc (Mini All4Racing n°303), pour le coup, ce sont les Polonais qui ont le mieux négocié cette étape très exigeante, tant pour les hommes que pour les machines.

Balayée par un vent de sable intense, la ligne d’arrivée dressée à quelques encablures du hameau de Mahmid, dernière zone d’habitation avant l’immensité saharienne avait des allures de camp retranché guettant la sortie des rescapés de ce morceau de bravoure.

Image

Et lorsque dix motos pointent en peloton serré, on devine aisément, que ce sont les difficultés de navigation ou de franchissement qui ont sonné le rassemblement des ténors de la discipline. Parti 12e ce matin, c’est Cyril Despres (KTM 450 Factory n°2), qui a servi de guide à la première cordée. Et puisque Jakub Przygonski était encore parti derrière le français, c’est lui qui cueille les lauriers du jour, laissant au Français le soin de s’emparer de la tête du classement général avec plus de 18 minutes d’avance sur le jeune Espagnol Joan Barreda (Husqvarna 450 n°8). Un sacré revirement de situation causé par les soucis mécaniques de Helder Rodrigues (Honda CRF450 Rally n°3) et de Paulo Goncalves (Husqvarna 450 n°5). Arrêté sur la piste après seulement 40 kilomètres avec un moteur cassé Rodrigues, leader au général a vu s’envoler tout le bénéfice d’une première moitié de rallye exceptionnel, tandis que Goncalves, victorieux de l’étape d’hier dû rebrousser chemin après seulement 20 bornes avec une roue arrière cassée…



Libérant les concurrents au compte-goutte, le désert n’a fait de cadeau à personne, surtout sur un ultime tronçon de 60 kilomètres très accidenté sur des langues de sables durs comme du béton armé, comme en témoignait le visage des motards venant trouver un peu de réconfort sur l’aire d’arrivée. Toujours leader en Enduro Cup, Philippe Dasse (KTM 450 n°254) s’inquiète pour ses clients et… néanmoins amis du Team Piboules. Il verra arriver après plus d’une heure Eric Dagen (KTM 450 n°258), suivi, à quelques minutes de Joël Vidal (KTM 450 n°250). Il est près de 16 heures, cela fait bientôt… 4 heures que les premiers motards ont franchi la ligne et ils sont encore nombreux à se battre contre les éléments, là-bas, dans l’enfer de Cheggaga…
Du côté des quads, la bataille a également été intense. Malgré un passage dans un bourbier l’obligeant à plusieurs arrêts pour ‘décroûter’ son radiateur, Vincent Albira (Honda n°200) n’a concédé qu’une poignée de minutes à Frédéric Alard (Honda n°273). Ce dernier n’a pourtant pas hésité une minute à porter secours à son ami motard Bruno Da Costa (Yamaha 450 n°19), littéralement épuisé après avoir opté pour un mauvais cap et effectué près de 50 kilomètres de trop…

Image


Holowczyc… en force
Vainqueurs de la 2e étape… le Polonais Krzysztof Holowczyc et le Portugais Felipe Palmeiro ont remis le couvert aujourd’hui. Mais l’ancien champion d’Europe des Rallyes a dû cravacher ferme et puiser dans les ressources de sa Mini All4Racing n°303 pour reprendre plus de dix minutes au Trophy Truck n°308 d’Eric Vigouroux et Alex Winocq, toujours leaders au général ce soir. Derrière, avec des fortunes diverses, ce sont le Russe Novitsky (Mini All4Racing n°301) et le Brésilien Spinelli (Mitsubishi ASX n°309) qui complètent le quarté gagnant du jour.
Trouvant dans les conditions difficiles du jour un terrain propice pour leur petit Buggy Predator, c’est Jean-Antoine Sabatier et Frédéric Drault qui signent la ‘perf’ du jour avec une huitième place toujours inespérée pour un équipage amateur. Avec ce résultat exceptionnel, le duo français du team Bugg Afrique, basé ici au Maroc, consolide un peu plus encore sa position de leader de la classe Open devant le Land Rover n° 374 du duo Baltazar-Torregrosa.
En catégorie T2, réservé aux véhicules de séries, Thierry Genovini et Franck Chahinian (Toyota n°338), profitent de cette étape particulièrement sélective pour confirmer leur insolente domination devant Balte-Mougeot et Pelle (Toyota n°346) et le duo Falloux-Buesa (Toyota n°344). Coup de châpeau également au duo féminin formé par Céline Merle-Beral et Clémence Joyeux (Toyota n°337), 34e de l’étape et qui pointe en 32e position au général. Ces deux filles, l’une co-pilote sur l’Africa Eco Race 2011 aux côtés de Jean-Louis Schlesser, l’autre sur le Dakar 2009 avec Florence Bourgnon font preuve d’une persévérence et d’une efficacité sans faille et de… beaucoup d’intuition!
Ensablements… à la pelle aussi du côté des poids lourds de la course. Véritables mastodontes des sables, mais dont le poids, souvent excessif, ne constituait certainement pas une avantage sur cette étape 100% sable. Parti en tête, mais arrêtant sa marche triomphale pour secourir la Mitsubishi Racing Lancer n°300 de son compatriote Bernhard Ten Brinke, Gerard De Rooy et son IVECO n°401 prirent une mauvaise trace avant de s’ensabler à leur tour. Tout profit pour son équipier Miki Biasion (IVECO n°400), l’Italien ancien double champion du monde des rallyes, signant sa deuxième victoire d’étape. Trosième à l’arrivée, l’Italien Bellina (Ginaf n°407), complète le podium du jour devant le Renault n°404 d’Alain Coquelle. Cinquième à l’arrivée après de multiples ensablements , la Portugaise Elisabete Jacinto (MAN N°402) profite des ennuis du Néerlandais Van Den Bosch (DAF n°403) pour reprendre la 3e place au général.


INTERVIEWS MOTO


Jakub Przygonski (Pol/KTM 450 n°6) :

« Des dunes et du sable, c’est vraiment mon élément. Alors après plusieurs étapes difficiles, je me suis vraiment lâché. Je suis très heureux de pouvoir remporter cette étape qui était, selon moi, la plus difficile que je n’ai jamais rencontrée sur ce Rallye OiLibya du Maroc. »

Cyril Despres (Fra/KTM 450 Factory n°2) :

« En partant à la douzième place aujourd’hui, je savais que j’avais un coup à jouer. Je me suis mis dans le bain tout suite en maintenant un très bon rythme. Puis je suis revenu sur un groupe qui jardinait. J’ai trouvé le bon cap à suivre et puis, tout le monde m’a suivi jusqu’à l’arrivée… Au final, c’était une bonne journée, même si c’est parfois un peu pénible de traîner tout le monde derrière soi… »


Image


Felipe Zanol (Bré/Honda CRF450 Rally n°11) :

« Pour mon premier rallye en Afrique, j’ai vraiment appris énormément depuis le départ de ce Rallye OilIbya du Maroc. Aujourd’hui, j’ai déjà pu en ressentir les effets sur une étape très compliquée. Les déserts d’Amérique du Sud et d’Afrique sont tellement différents. Et, franchement, c’est nettement plus compliqué ici car il y a des pistes et des traces partout… »

Joan Pedrero (Esp/KTM 450 Factory n°26) :

« Je suis là pour m’entraîner en vue du Dakar et servir aux mieux les intérêts de Marc Coma et du Factory Team KTM. Il s’agit de mon seul rallye de préparation, la navigation est très compliquée, j'apprends... »

Riaan Van Niekerk (AfS/KTM 450 n°20) :

« Avec mon compatriote Darryl Curtis, nous préparons le Dakar. Il s’agit de mon premier rallye en tant que tel avec un road book et un GPS. Cela n’existe pas chez nous. J’avoue que les premiers jours, j’étais complètement perdu, mais là, cela va de mieux en mieux… »

Timothy Foreman (G-B/KTM 450 n°50) :

« Je ne m’attendais pas à ce que ce Rallye OiLibya du Maroc soit si difficile. Mais l’organisation est super et tous les jours j’apprends un peu mieux la navigation qui est d‘un niveau très élevé ici. C’est d’autant mieux pour ma préparation en vue du Dakar. »

Philippe Dasse (Fra/KTM 450 n°254) : «

La formule de l’Enduro Cup initiée depuis plusieurs années sur ce Rallye OiLibya du Maroc et de Tunisie est la formule idéale pour mes clients. En tant que responsable du Team Piboules Racing, je me dois d’être le premier à l’arrivée, pour montrer le bon exemple et la voie à suivre, mais aussi pour être en mesure de m’occuper de mes clients. Nous avions 11 motos inscrites au départ de cette édition 2012. »

Frédéric Alard (Fra/Honda n°273) :

«Pour les quads cette étape était vraiment extraordinaire ! Les grandes dunes de Cheggaga étaient fabuleuses. Ensuite c’était un peu plus rude. J’ai retrouvé mon ami Bruno Da Costa qui était exténué. Je l’ai aidé et j’ai roulé avec lui jusqu’à l’arrivée de la spéciale. »

NPO/Owaka

À voir aussi... 📝

Les rallye-raids à faire en maxi-trail en 2024 (Africa Eco Race, Lamas Rally, Carta Rallye..)

Les rallye-raids à faire en maxi-trail en 2024 (Africa Eco Race, Lamas Rally, Carta Rallye..)

Faire un rallye-raid en Maxi Trail est tout à fait possible. En effet, de plus en plus de rallyes-raid ouvrent leurs portes à une catégorie spécifique : les maxi trails. Des parcours spécialement conçus pour les maxi trails permettent de découvrir le plaisir de la navigation au road-book.

[Les astuces Owaka] Où rouler en off-road en France : les 10 conseils du Codever !

[Les astuces Owaka] Où rouler en off-road en France : les 10 conseils du Codever !

Tu connais le CODEVER ? Depuis 1987, le CODEVER agit pour sauvegarder la liberté de circuler et maintenir les activités de loisirs verts, motorisés ou non, dans les espaces naturels.
Voici donc les 10 conseils pour savoir où pratiquer l'off-road en France : 4x4, moto, quad, etc.

Voir toutes les actualités