Les mésaventures de Pascal et son fils à la Grappe...

Grappe de Cyrano / Grappe Unibeo Enduro

« Boris est parti en 1er mais au bout de quelques virages il a fait une chute… et n’est jamais reparti. Le médecin a diagnostiqué une luxation de l’épaule droite. Il l’a remis en place et l’a immobilisé avec une atèle. Et voilà, pour lui c’était fini!
Imaginez ce qu’il a pu ressentir à ce moment là… quelle déception pour lui! »
Dans tous les cas nos garderons un souvenir poignant de cette grappe 2012…quelle aventure !

Le cadeau du père Noël de mon fils Boris était son inscription à la Grappe 2012 … nous lui avions fait croire que nous ne pouvions pas la faire cette année pour des raisons financières.
Il avait été très déçu alors imaginez sa joie lorsqu’il a ouvert son enveloppe à Noël et qu’il a vu qu’on l’a faisait tous les deux!

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Pendant des mois et des mois nous avons préparé cette Grappe de Cyrano 2012, tant attendue, qui devait être, pour nous, un moment de complicité, de joie et de bonheur intense.

Imaginez la fierté qu’un père peut ressentir lorsque son fils de 17 ans à les mêmes passions et les mêmes envies que lui… Rien n’est plus beau que ses moments là!
Nous nous sommes entraînés tous les deux, nous avons fait du footing, de la musculation et du VTT ensemble pour être au top de notre forme lors ce grand rendez-vous.

Nous avons préparé nos motos ensembles; nous les avons réparé, astiqué, lustré et bichonné pour qu’elles soient parmi les plus belles du parc le samedi matin sur les quais de Bergerac… Boris avec son 125 KTM et moi avec ma 250 GASGAS …

Tous ces jours de préparations n’étaient que du bonheur… des instants de complicité que peu de parents ressentent avec leur enfant.

Et enfin, le moment tant attendu arrive!
Le début de la semaine se passe à préparer toutes les affaires qu’il nous fallait pour la Grappe… les papiers (permis, licences, assurances), les outils pour faire d’éventuelles réparations (on sait jamais!), les bidons de mélange, les équipements, les tenues et celles de rechanges en cas de mauvais temps… il fallait penser à tout et ne surtout rien oublier !

Le vendredi 6 avril après midi nous sommes allés faire les contrôles techniques des motos et de tout les points obligatoires à respecter (bruits des motos, dorsales, casques, papiers…) On a reçu nos numéros : Boris avait le numéro 150 et moi 197.Tout c’est bien passé, donc nous avons mis les motos au parc sur les quais pour le lendemain, le grand jour!!

Après une nuit agitée, nous sommes arrivés sur les quais le samedi matin sous une pluie continue qui glaçait les os. Boris a pris son départ normalement et m’a attendu pour qu’on roule ensemble jusqu’à la 1ère spéciale… celle de Monbazillac.

Une fois arrivé à Monbazillac, une grande partie des motos parties avant nous attendaient qu’on leur donne le départ. Le terrain était détrempé à cause de toute la pluie qui était tombé et au fur et à mesure que les 1ère motos passaient, la spéciale devenait impraticable tellement il y avait de boue!

Boris est parti en 1er mais au bout de quelques virages il a fait une chute… et n’est jamais reparti. Le médecin a diagnostiqué une luxation de l’épaule droite. Il l’a remis en place et l’a immobilisé avec une atèle. Et voilà, pour lui c’était fini!
Imaginez ce qu’il a pu ressentir à ce moment là… quelle déception pour lui!

Moi, je l’avais vu tombé et partir au stand de secours en se tenant le bras mais je ne savais pas ce qu’il avait lorsque j’ai pris mon départ.
Je suis beaucoup plus expérimenté que lui car je fais de la moto depuis pas mal d’années, mais là, j’ai eu toutes les peines du monde à finir cette spéciale ! Les motos étaient recouvertes de boue et pesaient le triple de leur poids habituels! Les coureurs tombaient les uns après les autres tellement c’était glissant ! Mais après mettre épuisé physiquement je suis arrivé au bout de cette spéciale.

Et là, mon ami Christophe qui faisait notre assistance et qui avait récupéré la moto de Boris m’a dit que c’était fini pour lui.
A ce moment là, tout c’est écroulé autour de moi!! Tous nos rêves étaient anéantis en quelques secondes! Et tout ça pour une spéciale qui a été annulée quelques minutes plus tard ! C’est tellement injuste !

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Il s’en est fallu de peu pour que je laisse tout tomber et que je rentre à la maison avec mon fils et ma femme! Ça ne valait plus la peine de continuer tout seul alors qu’on a toujours imaginé la faire à deux. J’étais tellement frustré pour Boris!

Après réflexion, je me suis dis qu’il ne fallait pas arrêter, pour Boris, pour ma femme et pour mes amis et ma famille qui croyaient en moi.
Après Monbazillac, je suis donc reparti, la mort dans l’âme, sans aucune conviction, mais je me suis dit que Boris n’aurait pas voulu que j’arrête… il fallait que j’arrive au bout, pour lui!

Le dimanche matin je suis reparti. Ma famille et mes amis sont venus me soutenir en nombre et m’ont souhaité mes 50 ans à chaque spéciale par annonce du speaker (j’ai eu 50 ans le 05 avril). Boris était également là tout le week end avec son bras en écharpe, pour me soutenir même si, intérieurement, il était profondément déçu de ne pas pouvoir être sur sa moto à coté de moi.
Et je suis arrivé à Piquecailloux le dimanche soir, épuisé physiquement et mentalement mais content d’être arrivé, je suis 375 au classement général.

Boris a dis qu’il l’a referait l’année prochaine, mais moi je ne sais pas!
La déception a été si forte!
Dans tous les cas nos garderons un souvenir poignant de cette grappe 2012…quelle aventure !

Pascal

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