[Interview] Rallye OiLibya du Maroc 2014 - Etape 5

Certains nous avaient promis une course rapide pour cette longue journée. La cinquième spéciale du Rallye OiLibya du Maroc n’était peut-être pas la plus longue sur le papier, mais elle a finalement duré longtemps ! Il aura fallu 4h15 à Joan Barreda, le vainqueur du jour pour en venir à bout. Tout juste 71 km/h de moyenne. Interminable ! Dans un couloir étroit entre deux vallées il fallait jouer d’agilité, plus que de puissance. Le podium dénote un peu d’ailleurs, signe que ce n’était pas une journée comme les autres. Si on a l’habitude de voir le pilote Honda l’emporter, on a un peu moins l’habitude de voir Juan Pedrero, le pilote Sherco finir deuxième, avec, sur ses talons, un Helder Rodrigues (Honda) renaissant.

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Jaon Pedrero Garcia


Le film de la course

Joan Barreda gagne sa quatrième étape en cinq jours. On frise la perfection. Pourtant le pilote Catalan n’a pas la mine des grands jours à l’arrivée à Ouarzazate. C’est peut-être les 208 kilomètres de liaison pour rejoindre Marrakech qui lui font peur. On en doute un peu quand même. Quand Helder Rodrigues arrive, c’est à peu de chose près, la même mine inquiète. Que s’est-il passé ? Et où est Paolo Goncalves, l’autre pilote Honda, deuxième du général ce matin, et le seul en mesure d’inquiéter Marc Coma pour la gagne ? Malheureusement, le Portugais est déjà à Ouarzazate. Tombé dans le premier tiers de la course, il a rallié le CP1 au kilomètre 130 avant d’abandonner. D’après le Twitter de son équipe Honda HRC, c’est en voulant dépasser Toby Price (Orlen – KTM) qu’il serait parti à la faute, dans une section rocheuse. Ça ne pardonne pas ! Il a été évacué en hélicoptère sur l’hôpital de Ouarzazate par précaution, mais les nouvelles se veulent rassurantes.
Autre question : Pourquoi ont-ils mis tant de temps ? « C’était vraiment dur, commente Marc Coma. C’était vraiment technique tout au long de la spéciale, trialisant. J’ai essayé de tenir un bon rythme jusqu’au ravitaillement carburant. Après j’ai cherché le compromis qui me permettait d’aller vite en restant prudent. Mais c’était très difficile de garder le rythme car c’était vraiment très technique. J’ai fait une petite erreur de navigation qui m’a fait perdre 1’ ou 1’30’’ ». Coma termine huitième à 7’36’’ de Barreda.
S’il ne savait pas précisément ce qui est arrivé à Goncalves, son seul adversaire, ne pas le voir arriver au ravitaillement carburant lui a fait comprendre que le Portugais n’était plus une menace. Goncalves était à 1’35’’ au classement général. Son abandon propulse Sam Sunderland, un autre KTM sur la deuxième marche du podium. Sixième du jour, à 5’41’’ de Barreda, Sunderland n’ira pas chercher à embêter son chef de file. D’autant plus que la spéciale de demain ne fait que 113 kilomètres, et qu’il lui faudrait combler quasiment 10’.

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Marc COMA



Derrière Barreda, le deuxième n’est autre que le pilote Sherco, Juan Perdredo. Une excellente performance pour le team Français, qui place également Alain Duclos dans le top 10. « C’était vraiment très technique, reconnaît à son tour l’Espagnol. Nous n’avons pas une grosse vitesse de pointe, alors nous avons souffert dans les journées sableuses. Mais la montagne est un terrain parfait pour la Sherco ». Même constat du côté d’Alain Duclos.
Helder Rodrigues prend donc la troisième place d’étape. Il s’est arrêté pour porter secours à son coéquipier Paolo Goncalves, mais ce dernier lui a dit de continuer. Rodrigues prend aussi la troisième place du classement général derrière les deux KTM, à 12’05’’ de Coma, soit 2’07’’ derrière Sunderland, deuxième à 9’58’’.

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Paulo Gonçalves



Barreda remporte donc sa quatrième spéciale, en cinq jours. Ça le place désormais quatrième du général à 15’31’’ de Marc Coma. Incroyable quand on sait qu’il a pris une pénalité de 30’ le deuxième jour. Mais l’une des infos du jour aussi, c’est que Marc Coma devient Champion du Monde. Rien n’est officiel, et on n’en a jamais vraiment douté. Mais au départ de ce Maroc, il comptait dix points d’avance sur Goncalves. Ça veut dire que pour ce dernier, il fallait soit gagner, et que Coma soit au-delà de la sixième place, soit que Coma abandonne et que Goncalves fasse, au pire, cinquième. Désormais la question ne se pose plus. Le Rallye OiLibya du Maroc étant la finale de ce Championnat du Monde, Coma ne peut plus être inquiété, même s’il venait à abandonner.


l'interview de Joan Barreda à l'arrivée de la spéciale



Résumé Auto

Si en moto la bataille pour la gagne semble terminée, avec l’abandon de Paolo Goncalves, en auto, on ne peut pas faire plus serré. Il n’y avait que 3’30’’ ce matin entre les Mini de Nasser Al-Attiyah et Orlando Terranova. Il n’y a désormais plus que 1’15’’. A couteaux tirés ! Mais aujourd’hui, ce n’est ni l’un, ni l’autre qui s’impose. Les Mini sont enfin devancées par un Toyota. Celui de Giniel De Villiers. Le malheureux d’hier ne repartira donc pas les mains vides. Terranova prend lui la deuxième place de la spéciale devant Juan Nani Roma (Mini), un autre « revenant ».
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Nani ROMA




Le film de la course


Si vous voulez tester les limites ultimes de votre mécanique, cette étape était pour vous ! Juan Nani Roma est arrivé avec un pneu arrière gauche sur le point d’être déchiqueté. Bernhard Ten Brinke lui arrive avec seulement trois freins… Aujourd’hui, c’était de la haute voltige ! Une course de 300 kilomètres, extrêmement technique et pointue… comme les cailloux au bord de la piste. Avec beaucoup de relances et de freinages, les voitures sont fatiguées à l’arrivée, les hommes aussi. Au départ, Nasser Al-Attiyah ouvrait la piste. Dès le premier CP, après 130 kilomètres de course, il est déjà derrière Terranova.
« Nous avons crevé en début de spéciale, déclare le Qatari. Alors on a préféré rester avec Orlando ensuite. Je ne suis pas mécontent de ma journée. C’était une spéciale très éprouvantes pour les pneumatiques mais nos Michelin sont vraiment très bons ».
Orlando Terranova n’a pas été beaucoup plus chanceux… « Nous avons crevé au kilomètre… 1 ! Nasser a aussi eu des problèmes de crevaison, alors je me suis retrouvé à ouvrir la piste dès le kilomètre 80. Ce n’était pas simple, il n’y avait pas de trace. Mais c’est un bon entraînement pour moi. Tout comme me battre contre Nasser » . L’Argentin se débrouille bien. Il semble évoluer, mûrir. Il n’a pas envie de perdre son titre. Gagner face à trois anciens vainqueurs du Dakar, ce serait quelque chose quand même.
Al-Attiyah affiche une mine sereine. « J’ai encore une minute (en réalité 1’15’’). Demain, ce ne sera pas compliqué, Orly’ partira devant moi, il faudra suivre » . Le pilote Mini espère sans doute que la brièveté de l’étape, seulement 113 kilomètres, ne permettra pas de créer de significatives différences. Il oublie, ou ne sait pas encore à ce moment là, que devant Terranova, De-Villiers fera la trace. Si le médaillé Olympique de Skeet ne semble pas douté de lui, il n’aura pas le droit à l’erreur et devra tout donner demain s’il veut espérer résister, face à un Terranova en grande forme.



C’était la journée de la deuxième chance ! De Villiers qui gagne, Juan Nani Roma (Mini) prend la troisième place à 4’09’’ du Toyota, soit juste 1’’ derrière Terranova. Sur la troisième étape, il avait dû rentrer prématurément au bivouac pour un problème de boîte de vitesse, après seulement 11 kilomètres de course. Deux jours plus tôt, il avait crevé trois fois en vingt kilomètres. Mais le grand Espagnol ne se démotive pas. Le général oublié, une victoire d’étape lui ferait du bien à deux mois de défendre son titre sur le Dakar.

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Le grand perdant du jour, c’est Bernhard Ten Brinke. Le Néerlandais, très régulier jusque ici a eu un souci sur son Toyota Hilux. « Ce n’était pas une bonne journée. Il y avait un problème sur un frein arrière, on n’a pas pu réparer, alors on a fait la spéciale avec trois freins seulement ». Il perd 44’39’’. Et rétrograde donc à la cinquième place du classement général. Du coup, son compatriote Erik Van Loon, sur Mini, monte sur la troisième marche du podium. Mais pour le Néerlandais, l’affaire ne sera pas simple. Vladimir Vasilyev a entamé une remontée, sur un terrain qui lui convient mieux. Il n’est que 5’33’’ derrière. Et le Russe est motivé ! Car il est leader du Championnat du Monde et sous la menace de… Nasser Al-Attiyah. Or, si après le Maroc, il restera encore la Baja de Portalegre, ici les points comptent double. Le Russe n’a pas le choix. Il va devoir cravacher sur les 113 derniers kilomètres de ce Rallye OiLibya du Maroc.


L'interview de Giniel De Villiers à l'arrivée de la spéciale



Communiqué NPO Events by Owaka

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