Un RAIDeur PASSIONné de DESERT - PetitWell -

Raid Passion Désert Raid

Ca y est, je l’ai fait !!!! Quelle merveilleuse aventure ! Il y a tellement de chose à dire que je ne sais pas par quoi commencer…
D’abord, je vais remercier les personnes qui nous ont bichonnés pendant 10 jours c’est-à-dire les organisateurs. Il n’y a pas eu un seul jour où une personne de l’orga ne m’a pas demandé si tout aller bien et si j’avais passé une bonne journée. Outre le fait que ce soit de véritables pros de l’organisation de ce type d’évènement, ils sont tous supers sympas. Ils ont aussi eu la bonne idée d’emmener une caravane « bar » qui nous permettait de nous retrouver autour d’un verre et d’une barquette de frites à la fin de chaque étape. Mine de rien cette drôle d’idée contribue beaucoup à la bonne ambiance entre tous les participants du Raid.

Merci aussi à mon beau père, René, qui m’a bien aidé lors de la préparation du quad mais aussi lorsqu’il a fallu « mécaniquer » au Maroc…

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Enfin pour être tout à fait complet, je remercie bien évidement tous les sponsors qui m’ont accompagné en me donnant un coup de main : ABM Energie Conseil, Bio’ Bric, Kenny Racing, KP1, Laskgear, Lebig Usa, LH Développement, PGS Racing, PMB Software, Owaka et Trecobat !

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Préparation du quad :

Voir article déjà fait

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De belles rencontres :

Cette aventure m’a permis de rencontrer des gens avec qui nous avons partagé de bons moments mais aussi quelques galères (n’est-ce pas Damien ?). Ces personnes, qui se reconnaîtront, m’ont apporté leurs expériences et leurs amitiés et je pense que nous serons amenés à nous revoir bientôt pour partager encore de belles choses. Il y avait aussi des participants qui forcent le respect. Je pense par exemple à ce pilote moto allemand qui n’avait qu’un bras ou ce suisse de 80 ans, lui aussi en moto. Difficile de se plaindre des courbatures quand vous croisez de telles personnalités.
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La découverte du Maroc :

Même si je n’ai trop eu le temps de faire du tourisme, cette grande « boucle » de plus de 2500 km nous a permis de découvrir les multiples paysages de cette région. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de décors différents que nous avons rencontré. Des dunes de l’erg Chegaga aux cols caillouteux à plus de 2500 m en passant par les vallées cultivées ou les paysages lunaires, chaque jour était l’occasion de s’émerveiller. Je me rappelle notamment d’un petit col qui, au détour du dernier virage, nous faisait découvrir une vaste plaine aride. Malgré les contraintes de la course, nous (avec Damien) n’avons pas pu faire autrement que de s’arrêter pour prendre une photo. Malheureusement, les photos prisent avec un téléphone ne pourront jamais retranscrire la beauté d’un paysage et il faut vraiment aller sur place pour s’en rendre compte…

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Nous n’avons pas eu le temps de trop dialoguer avec les marocains mais chaque fois que nous traversions un village, une nuée d’enfants venait nous saluer (et accessoirement nous demander des petits trucs). Il est aussi surprenant de croisé des gens seuls au beau milieu de nulle part. Il n’y a absolument rien autour et pourtant ils sont là. Hallucinant … Pour la petite histoire, nous avons aussi croisé un poids lourd avec une remorque porte pelle mécanique sur une piste caillouteuse et bien loin de la première route. Ils ont peur de rien nos amis marocains !

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Je me souviens aussi de ce déjeuner où nous nous sommes arrêtés à l’ombre d’amandiers près d’un puits. Le cultivateur avait une modeste maison et ne semblait pas rouler sur l’or mais son premier réflexe a été de nous proposer de l’eau. Prudent, nous avons préservé nos intestins d’occidentaux mais cet exemple reflète très bien la gentillesse de ces marocains vivants parfois loin de tout avec le strict minimum…

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Une première expérience enrichissante :

Maintenant, rentrons dans le vif du sujet ! Avant le départ, j’avais déjà beaucoup de respect pour les pilotes qui font le Dakar. Aujourd’hui, c’est bien au-delà du respect et je pense sincèrement qu’ils sont complètement fous !!! Certes je ne suis sans doute pas le plus grand sportif de la planète mais quand je vois les contraintes physiques et les dangers que l’on peut rencontrer sur des étapes de 300 km, qu’est-ce que cela doit être lorsqu’ils en font 800 (ou pas loin) sur chaque étape d’un Dakar…

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J’ai appris des choses tous les jours. Dans le désordre :

  • C’est vraiment le pied de rouler au Road Book sur les pistes roulantes du Maroc
  • L’hydratation est très importante sinon on attrape vite des gros coups de chaud
  • Les dunes, c’est super beau mais quand tu es planté dedans à plus de 40°C, ça devient flippant. Cela te rappelle que nous sommes peu de chose et qu’il ne faut pas grand-chose pour que cela devienne un enfer…
  • Les saignées qui coupent la piste, c’est mal !!!! j’ai bien failli me satelliser
  • Il faut toujours être concentré et ne jamais quitter longtemps la piste des yeux (grosse frayeur en ratant un virage…)
  • Ne jamais rouler dans la poussière du pilote précédent sous peine de ne pas voir un danger et donc de chuter !
  • Quand tu penses devoir abandonner, le garagiste marocain te trouve toujours la pièce qu’il te manque ou arrive à réparer ton véhicule hahaha
  • Même si tu as envie d’essorer la poignée, il faut rouler avec sa tête car un accident est très vite arrivé (de mémoire, il me semble qu’il y a eu 4 clavicules, un poignet, 5 ou 6 côtes cassés ainsi que 3 ou 4 voitures qui ont fait des tonneaux…)
  • On n’est pas souvent seul mais cela reste avant tout une aventure personnelle et quand tu as un coup de mou, parlé à son quad ou au Raid, ça peut aider. Quand tout va bien, une petite chanson sous le casque, c’est pas mal non plus…
  • Le paracétamol est ton ami. Que ce soit pour les courbatures ou un coup de chaud, un comprimé et ça repart !

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Une journée type :

Quand on commence une telle aventure, le premier jour est plein d’excitation et on a du mal à dormir (j’ai dormi 3h par nuit les trois premières nuits) mais la fatigue et les impératifs de la courses vous « remettent dans l’axe » rapidement. On se retrouve vite dans une bulle où tout ce qui ne touche pas au Raid est oublié… Seuls les coups de fil à la famille tous les soirs vous ramènent à votre « vraie » vie.
Réveil à 6h pour le petit déjeuner. Ensuite préparation du pilote et de la machine avec dernière petites verifs (pression pneus etc) et mise en place du Road Book.
Départ vers 8h pour des étapes de 200 à 320 km et une arrivée entre 14 et 18h suivant la longueur et la difficulté de l’étape.
Après avoir récupérer la malle et le sac de fringues, petit verre à la caravane pour débriefer la journée avant d’attaquer l’entretien courant (filtre, petit tour du quad pour anticiper les problèmes et resserrer ce qui en a besoin…) ou plus si la journée a été compliquée…
Ensuite douche et briefing à 20h suivi du repas et du dodo !


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Le pilote et la machine :

Ce n’est un secret pour personne, ces 10 jours et 2550 Km mettent à rude épreuve le pilote et la machine.
Côté machine, je me suis rendu compte qu’il faut absolument éviter de bidouiller son engin et faire une préparation simple mais efficace. Cela tombe bien, c’est ce que j’avais fait. Damien, mon compagnon de route, a eu beaucoup de soucis avec son 700 Raptor équipé de belles pièces mais dont certaines avaient été « retouchées ». Bilan des courses, il a été souvent embêté (il a d’ailleurs un mental d’acier car il n’a jamais baissé les bras et est toujours reparti le lendemain). Il faut aussi partir en ayant changé toutes les pièces d’usure faute de quoi vous êtes sûr que ce que vous n’avez pas prévu va casser. C’est ce qui s’est passé avec mes roulements arrière… Heureusement pour moi, j’ai réussi à en trouver à Erfoud (encore une anecdote dont je me rappellerai toute ma vie). C’est vraiment la seule grosse panne que j’ai eu et qui m’a empêché de faire une étape. L’autre souci rencontré est lié à ma console de navigation. Je n’ai pas eu de problème de conception mais plutôt de matériaux utilisé. En effet, j’ai fait l’erreur d’acheter de l’acier dans une enseigne de bricolage (...). Tout a bien tenu jusqu’à la 7eme étape et ces 100 premiers kilomètres chaotiques qui ont fêlé la base de la console. Elle n’a pas cassé mais j’ai dû l’enlever au CP1 et finir l’étape en mangeant de la poussière derrière le 4x4 de mon beau père…
La préparation est importante mais le pilotage aussi. En effet, si vous ne faites pas un minimum attention où vous mettez vos roues ou si vous vous amusez en permanence à faire des travers dans les cailloux, vos pneus ne font pas long feu. Il suffit de mettre une roue en dehors de la piste et vous éventrez votre pneu en moins de temps qu’il ne faut pour le dire…
Côté pilote, je n’ai malheureusement pas pu me préparer comme je l’aurai souhaité mais au final je ne m’en sors pas trop mal. Les 3 premiers jours ont été très difficiles pour plusieurs raisons. La première est la chaleur !! En temps normal, je la supporte pas très bien alors quand je suis passé des 18°C à Toulouse au 40°C de Marrakech, mon corps a eu un peu de mal. J’ai d’ailleurs eu un très très gros coup de chaud le 2ème jour et en plus de l’eau bue pendant l’étape, j’ai avalé 3 litres de plus en arrivant… Heureusement, le corps s’adapte assez vite à ces nouvelles contraintes et je n’ai plus eu de soucis par la suite (il faisait un peu moins chaud aussi). La deuxième est liée à l’excitation de participer à ce premier Raid. Les deux ou trois premières nuits, je n’ai pas dormi plus de 4 ou 5h. Au bout du 4ème jour, le problème a été réglé par la fatigue… Mis à part ces débuts un peu compliqués, tout le reste du Raid s’est très bien passé et je n’ai pas eu de gros coup de « mou » particulier.
Il faut savoir gérer sa condition physique et ménager sa monture et, en principe, tout va bien.

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La navigation :

Pour ce type d’épreuve, la navigation se fait à l’aide d’un Road Book, d’un Tripmaster et d’un Gps.
Les deux instruments les plus importants sont le RB et le Trip. Le premier se présente sous la forme d’un rouleau papier qui vous indique quel embranchement vous devez prendre et la distance de celui-ci par rapport au départ et à l’embranchement précédent. Le deuxième permet de connaître les distances parcourues par rapport à ces deux points.
Comme j’ai la chance de connaître des « pros du Road Book », j’ai eu droit à une petite formation qui m’a un peu rassuré avant le départ. Ceci dit, lors de la première étape, je n’en menai pas large… Au final, ce n’est pas si compliqué que cela et il suffit de connaître quelques règles de base pour s’en sortir pas trop mal. J’ai malgré tout fait quelques petites erreurs de navigation mais pas tant que ça.
Contrairement à ce que pourrait penser les non avertis, le guidage au Gps est complètement différent de celui que l’on peut retrouver dans nos voitures ou sur nos smartphones !!! L’organisateur charge des « Way Points » sur votre matériel mais celui-ci ne vous indique pas de tourner à droite ou gauche pour aller d’un point à un autre. Il vous permet juste de savoir si vous allez à peu près dans la bonne direction… Si vous afficher la carte avec les WP, le Gps ne vous affiche que des lignes droites entre les différents points.

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Dans mon cas, le Gps m’a aussi servi à déclarer les kilomètres que je parcourrai chaque jour. Malheureusement, celui-ci a beuger à partir du deuxième jour et il s’arrêtait régulièrement lors de la mise à jour du calcul de la « route ». Je n’ai compris que le dernier jour que chaque fois qu’il s’éteignait, il ne comptait pas les kilomètres parcourus. En effet, j’avais fait une super navigation mais je me suis retrouvé avec 24 km de pénalité… La seule étape où je n’ai pas lancé ce maudit calcul de route, j’ai fini deuxième de la catégorie Quad ! Comme me le disait récemment Alain BIARD, « si ma tante en avait, elle s’appellerait mon oncle » mais je ne me ferai pas avoir la prochaine fois…




Une super video – La descente impressionnante…


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Une aventure sportive mais pas uniquement…


Un Raid est une aventure sportive mais aussi humaine. On apprend à connaître les autres, on découvre une entre aide très forte entre les pilotes, on apprend l’humilité face à cette nature si belle mais qui peut être aussi très dangereuse et on se découvre aussi. On appréhende ses limites physiques ainsi que morales. Pour participer à ce type d’épreuve, il vaut mieux n’être pas trop mal préparé physiquement mais aussi, sans parler de mental de winner (…), il faut quand même un minimum de personnalité et de réflexion. Si vous n’êtes pas capable de vous bouger quand les choses se compliquent ou que vous ne pouvez pas analyser qu’il faut lever le pied ou se poser pour réfléchir à la conduite à tenir en face d’un problème, ce n’est pas gagné.


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Un rêve en partie réalisé :

Comme je l’ai expliqué dans la présentation de ma page Facebook (https://www.facebook.com/petitwellracing), je rêvais de participer au Dakar avec mon pote Loïc depuis mon adolescence. Je sais aujourd’hui que je ne le ferai jamais (du moins pas en quad…) D’abord parce que c’est une course bien trop difficile et dangereuse mais aussi à cause du budget qu’elle demande pour la faire dans de bonnes conditions. Il n’empêche que ce Raid Passion Désert 2014 m’a permis de toucher du doigt ce rêve de gosse et je sais aujourd’hui ce qu’est un Raid! J’étais super content quand mon ami Vincent GUINDANI (qui a fait 3 Dakar) m’a appelé la semaine de mon retour et m’a dit : « aujourd’hui, on peut échanger sur ce que l’on ressent quand on est dans la galère sur un Raid car tu l’as connu. Ceux qui n’ont jamais vécu ces expériences ne peuvent pas le comprendre ». Je sais bien que mon Raid est bien moins difficile qu’un Dakar mais j’étais très fier que Vincent me considère comme « de la famille des raiders »…

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Comme me le disait très justement Alain BIARD avant le départ, une fois que tu y as gouté, quand le Raid est fini, tu ne penses qu’à repartir…
Il avait bien raison et aujourd’hui, pour m’approcher un peu plus de ce rêve de gosse, j’aimerai partager cette expérience avec Loïc, mon pote d’enfance. Il ne fait pas de quad et vit aux US mais l’avenir nous dira si nous réussirons à aller au bout… J’ai déjà une petite idée derrière la tête mais il est un peu tôt pour en parler !
Je ne peux malheureusement pas retranscrire tout ce que j’ai pu vivre lors de ce magnifique Raid. Le mieux est d’y participer ! Si comme ce fût mon cas, vous avez envie de tenter l’aventure, foncer !!!! Si vous ne savez pas avec qui partir, faîtes le Raid passion Désert, vous ne serez pas déçu !



de Olivier Mahul Alias PetitWell


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